Le jour le plus long …
Ou les monologues de la verge (versus les monologues du vagin)
- Jim : « Oh, finalement, je me rends compte que je ne t’ai jamais parlé d’un tas de trucs géniaux ! Je ne peux pas les oublier et je suis sûr que tu n’as jamais fait ça ! Parce que, finalement, entre nous, on n’arrête pas de parler de bagnoles, de sports, de gonzesses, euh juste entre-nous, chut tu dis rien hein ? Mais je suis sûr que ça va te faire baver ce que je vais te dire. L’année dernière, j’ai conduit une formule 3000 pendant 20 minutes ! Cadeau d’anniversaire de Tania (soupir). Toi, t’as pas fait ça !? C’était mon rêve et elle me l’a offert… Il y a 6 mois j’ai participé à une soirée Karting privée, avec champagne, payée par la société cliente ! Génial, plein de tours gratuits à moitié gris. Toi, t’as pas fait ça !? Oh et puis l’été dernier, à la fête du village de mon enfance, j’ai pu faire un tour en hélico avec démarrage en piqué pour prendre de la vitesse !! C’était un copain qui avait proposé ça au Maire et, pour attirer les clients, ils nous avaient demandé de monter pour faire une petite démonstration. Toi, t’as pas fait ça hein !? Je te vois bien là, en train de réfléchir à ce que t’as jamais fait… »
- "Non Jim, je n’ai pas fait ça. Mais tu n’imagines pas ce que j’ai pu faire ! Rien que des petits trucs mais, pour moi, chacun d’entre eux reste le jour le plus long :
*Le premier, le jour où, gamin, j’ai vu en avant-première le film de Spielberg "Rencontre du 3ème type." J'ai, ou plutôt Nous avons vu ce fameux nuage apparaître soudainement dans le ciel tout bleu de la campagne. Il avançait, volute par volute sans rien d'autre dans le ciel, jusqu'à former cette fameuse forme de cigare. Au point que nos accompagnateurs ont allumé leur radio pour savoir. Europe 1 annoncé déjà les centaines de témoignage auprès des Gendarmes débordés d'appel et décrivant ce phénomène... Sauf que, c'était beau, mais la description n'était pas allée jusqu'au bout de la forme finale du phénomène... Ce ne sera pas le dernier !
*Le deuxième, le jour où j’ai joué, durant les vacances, une finale de ping-pong contre … le troisième homme de l’équipe de France, un asiatique méconnu derrière Purka et Secrétin. Imagine l’acclamation des spectateurs devant des échanges fous que je ne pensais même pas être capable de faire … moi 6 mètres derrière la table en défense ramenant toutes les balles jusqu’à ce que « frappe qu’un coup » - son vrai surnom - décide qu’il en avait assez.
*Le troisième, le jour du match technique de ma vie, dans une équipe montée de toute pièce pour jouer contre l'équipe nationale 2 de la police. Il y avait mon amorti du pied, sans le bouger, suite au dégagement de 65 mètres du gardien et un autre comme dans un vol en plein air. Et aussi, lorsque j’ai sauté si longtemps pour défendre le ballon contre le mètre 90 de leur équipe. Je m’efforçais d’être suspendu dans les airs, avec l’impression de flotter longuement pour lui chiper le ballon, sous le regard éloigné de l’arbitre international Quignou. Lui parti sans sa voiture … enlevée par la police, moi avec notre large victoire, improbable au début.
*Le quatrième, le jour où j’ai fait un petit combat de boxe dans le salon avec le type trapu qui m’a ruiné les côtes avec ses poings nus. J’en ai rigolé, en cachant mes douleurs, jusqu’à ce qu’il m’annonce qu’il était un ancien professionnel et qu’il avait joué un rôle de cette nature dans un film qui portait sur une autre histoire. Après ce combat de lilliputien, enfin moi, il voulait que je prenne des cours de pilotage. Après le bourre pif, le bourre cerveau des calculs de vol à moteur.
* Le cinquième ; le jour où, lors d’une soirée étudiante, j’ai dansé un rock avec une fille revenue des Etats-Unis pour en faire sa profession. A la fin, nous nous sommes regardés étonnés et complices du moment que l’on venait de danser.
*Le sixième, le jour où j’ai discuté sans fin avec cette noire américaine venue nous faire un super « bœuf » avec sa voix magnifique dans un piano bar que tenaient des amis. Quelle voix, quels applaudissements, quelle discussion et pourtant, elle est restée une inconnue du jazz.
*Allez, pour la route, le septième, le jour où, bloqués par la pluie, nous nous sommes réfugiés dans une petite baraque en bois. Elle faisait office de bar pour les paysans pauvres de cette île, venus nous rejoindre en pleine récolte. Je leur ai demandé de me chanter une chanson avec celui qui maniait la guitare pour leur faire oublier. Ils me l’ont chanté avec mon prénom sous le regard de tous les enfants allongés sur les sacs de riz.
Tu vois, il n’est pas toujours question d’argent mais combien de jours les plus longs. Même un instant anodin aux yeux de tous peut paraître une éternité. Moi non plus je ne peux pas oublier ces moments. Cela dit, pour chacun de tes exemples, j’ai ai deux à te balancer ! Par contre, quand moi je prends une roteuse, pour toi il en faut quatre … Bientôt, je vais te demander de venir avec ta carte Gold pour payer les packs ! Comme ça, t’auras le souvenir du copain comme cochon qui t’aura sorti le terminal de paiement pour 4 bières ! T’es pas prêt de l’oublier ça !!!"
- Jim : « Arrêtes tes conneries, tu vas pas me faire payer mes roteuses ? Non, si ? Allez, 
fais péter les capsules ! On a le temps parce qu’avec les nanas qui parlent couture, fringues et petits problèmes intimes, on n’a pas fini la soirée ! »
- "Oui, d’ailleurs je me demande bien quel peut être leur meilleur souvenir ???"